Aujourd'hui s'annonçait pourtant comme un jour ordinaire. Enfin ordinaire... si ce mot peut avoir un sens dans ma pratique professionnelle...
C'est le milieu de matinée quand le téléphone sonne.
Je déteste le téléphone au travail, ça casse l'ambiance.
"Allo, Mme G ? C'est la direction du personnel, il se passe quelque chose de très grave (...) Vous n'Appartenez plus à personne depuis au moins 3 jours!!!!!!!!"
Je réprime un fou rire, je sens bien que l'heure n'est pas à la plaisanterie, et surtout, je ne comprends rien.
Ne plus appartenir à personne?
Depuis 3 jours?
Franchement, ma nature me fait d'emblée prendre cette annonce comme une excellente nouvelle! Un rêve même!
"Ne plus appartenir à personne"
Mais à qui pouvais-je donc appartenir avant ces 3 jours?
J'ai pu, en quelques secondes avoir des idées plus farfelues les unes que les autres.
Redescendons sur terre, c'est le bureau du personnel qui panique là, fini le rêve, recentrons nous que diable!
Comment ça deux fois 5 ans? 10 ans déjà que je suis là?? Et quoi? Oublié ? Oublié ma demande de prolongation de détachement à la ville de Paris? Une demande définitive de rattachement ici à écrire tout de suite, immédiatement, et antidatée en prime?
Les rêves s'écroulent, la chute est brutale. C'est à Paris que j'appartenais donc ? Et je ne leur appartient pas encore à eux. Statut, plus de statut. J'avoue que ça ne me parle pas plus que ça, la voix au bout du fil n'arrive pas à me convaincre de l'urgence.
Toujours est-il qu'entre deux comptines et un gros câlin, j'ai apporté cette lettre le coeur gros.
Cette fois c'est fait, le mot qui fait peur doit s'écrire, "définitivement".
Paris Paris, que je te quitte... je crois bien pourtant que j'avais envie de continuer à t'appartenir.
1 commentaire:
Quoi que l'on fasse, où que l'on aille, nous sommes un arbre avec des racines.
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