samedi 5 février 2011

Art

Ça y est. Je les achetés. Depuis le temps que ces deux livres me hantaient, hantaient mes pensées. Je ne voulais pas les avoir dans ma bibliothèque, pas envie de revivre les sensations qu'ils m'avaient distillé. Je les ai lu il y a une vingtaine d'années, lors d'une soirée chez un pote d'alors. Tout le monde buvait, riait, dansait, discutait et moi j'étais là, sur le clic-clac, paralysé par la lecture de ces deux magnifiques volumes de littérature comptemporaine que j'avais pris sur l'étagère. Paralysé, estomaqué, envahi d'une nausée incontrôlable. Je ne pense pas que la vodka orange en était la cause. J'ai toujours eu un rapport bizarre avec l'histoire de la shôa. Je me rappelle, étant tout gamin, avoir passé une nuit blanche après avoir vu, à l'insu de mes parents qui ronflaient à poings fermés, le film de Jacques Lanzman un vendredi soir, grâce au Cinéma de Minuit, l'émission de feu "Antenne 2"... Je n'ai pas de parents proches ou éloignés ayant un rapport direct avec la shôa. Je crois tout simplement que cet événement me rappelle à quelle point la frontière entre la sauvagerie et l'éducation, la folie et la raison peut être mince. L'horreur de ce qu'a vécu cette famille juive de Pologne, parfaitement retranscrite et racontée par Art Spiegelman, est à même nous faire voir les possibilités de notre côté noir. Mais là où Spiegelman est très fort, c'est qu'il arrive aussi à nous faire prendre conscience des souffrances que peuvent endurer les enfants et petit-enfants des déportés. Point positif : j'ai achetés ces chefs-d'œuvres donc je suis à même maintenant de contrôler les émotions qu'ils me distillent. Me suis-je endurci ou suis-je devenu totalement détaché, même de l'horreur ? Bon je suis encore sombre avec ce billet, promis le prochain parlera de la nouvelle petite culotte à fleurs de Paris Hilton.

1 commentaire:

senza a dit…

horreur et terreur.
je ne connais pas ces ouvrages, du tout. Je ne m'en sens pas capable.